La University of British Columbia et la Première Nation Wet’suwet’en collaborent à la création d’une mousse d’emballage à partir de déchets de bois

(Source de l’image : Lou Bosshart, UBC)

Une nouvelle mousse d’emballage biodégradable mise au point à la University of British Columbia (UBC) pourrait non seulement résoudre la crise mondiale de la pollution par le plastique, mais aussi servir d’exemple de ce à quoi peut mener un véritable partenariat, d’égal à égal, avec les Premières Nations.

Les membres de l’équipe de travail ont uni leurs forces pour concrétiser une idée de recherche et contribuer tout à la fois à répondre à un besoin pressant de la communauté. L’équipe comprend Feng Jiang, chercheur à la UBC; Yeling Zhu, chercheur au niveau postdoctoral à la UBC; Reg Ogen, président et chef de la direction de la Yinka Dene Economic Development Limited Partnership de la Première Nation Wet’suwet’en; Joe Wong, vice-président de ce même organisme; et le bureau du forestier en chef du ministère des Forêts de la Colombie-Britannique.

Un avenir sans polluant grâce à l’innovation dans la transformation des déchets

Il y a plusieurs années , M.Jiang, professeur adjoint à la faculté de foresterie de la UBC et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les biomatériaux fonctionnels durables, a entrepris de mettre au point une « biomousse », à la fois pour trouver de nouvelles possibilités d’utilisation des déchets de bois et pour réduire la pollution causée par la mousse d’emballage.

« La styromousse représente jusqu’à 30 % des déchets contenus dans les décharges à l’échelle mondiale et peut prendre plus de 500 années à se décomposer. La biomousse que nous avons mise au point se décompose dans le sol en quelques semaines et sa fabrication requiert peu de chaleur et de produits chimiques. Elle peut remplacer les mousses et les flocons d’emballage et même servir d’isolant thermique », affirme M. Jiang.

Ce dernier ajoute que le projet permet aussi de réutiliser les résidus de bois issus de la récolte forestière. « Moins de la moitié des arbres coupés sont utilisés dans les industries du bois », précise-t-il. « Le reste est laissé dans la forêt, et peut servir de combustible pour des feux de forêt dévastateurs. »

La bande de la Première Nation Wet’suwet’en et la UBC forment un partenariat

Un an après le début du projet, M. Jiang a rencontré Reg Ogen et Joe Wong lors d’un événement organisé par la direction de l’innovation, de la bioéconomie et des possibilités pour les Autochtones du ministère des Forêts. Un partenariat est alors né.

« Notre Nation tentait de créer une nouvelle économie à partir de ce qui restait de nos forêts après les incendies et les dommages causés par l’épidémie de dendroctone du pin ponderosa dans les années 1990 et au début des années 2000. La quantité de bois d’œuvre récoltable au cours des 20 à 60 prochaines années avait considérablement diminué. Je me suis souvent demandé pourquoi on laissait dans la forêt jusqu’à l’équivalent de la moitié d’un arbre récolté, du bois qui finira tout simplement brûlé. En tant que Nation, nous étions aussi préoccupés par la perte d’habitat, la dégradation de la qualité de l’eau, le déclin des populations d’orignaux et de saumon et l’accélération des changements climatiques », se rappelle M. Ogen.

« Lorsque j’ai rencontré M. Jiang, je savais que nous voulions travailler avec lui à la création de la bioéconomie forestière des Wet’suwet’en, afin de pouvoir utiliser ce qui reste de nos forêts et peut-être aussi aider d’autres communautés, y compris les espèces de poissons et les animaux à quatre pattes. »

S’est ensuivie une collaboration de deux ans, au cours de laquelle la société Yinka Dene Economic Development a aidé à obtenir un financement du gouvernement provincial et fourni des matières brutes provenant de ses forêts, situées près du lac Burns, en Colombie-Britannique, pour les besoins de la recherche.

La mise au point de la biomousse étant maintenant terminée, l’équipe élabore un modèle opérationnel et prévoit ouvrir une usine pilote en Colombie-Britannique.

Un partenariat fructueux qui s’appuie sur le partage de la propriété intellectuelle

« Ce projet est unique en son genre du fait que la propriété intellectuelle est partagée par la UBC et les Premières Nations », explique M. Jiang. « Le projet fait ressortir les avantages qu’il y a à établir des partenariats constructifs en commençant par cerner les problèmes—dans notre cas, la quantité de déchets résultant de la récolte d’arbres, les conséquences des feux de forêt et le manque de participation des Premières Nations dans le secteur forestier —avant de se pencher sur les solutions possibles, avec les Premières Nations comme partenaire à part égale. »

D’ajouter M. Ogen : « Telles qu’elles sont menées aujourd’hui, les activités industrielles dans le secteur forestier nuisent principalement aux Premières Nations, car elles mènent à la perte de nos pharmacies, de nos sites de cérémonie, des espaces rattachés aux récits de nos cultures ainsi que de nos supermarchés. Les changements climatiques contribuent à accélérer ces pertes. C’est pourquoi j’estimais qu’il était important de trouver un partenaire comme le laboratoire de M. Jiang à la UBC, avec le soutien de l’équipe au bureau du forestier en chef, pour créer une bioéconomie forestière et trouver des solutions aux problèmes que nous vivons — et donc atténuer les effets des changements climatiques et réduire notre dépendance aux produits à base de combustibles fossiles, surtout dans les secteurs de la construction et de l’emballage. »

Cet article a été adapté, traduit et republié avec la permission de la This link will take you to another Web site University of British Columbia (en anglais seulement).

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