Découverte : un mécanisme semblable par ses effets à une toile d’araignée emprisonne et tue des virus, comme celui du SRAS-CoV-2 et de la grippe

(Source de l’image : Georgia Kirkos, McMaster University)

Des immunologues de la McMaster University ont récemment découvert un mécanisme qui agit comme une toile d’araignée, emprisonnant et tuant des agents pathogènes, notamment le SRAS-CoV-2, responsable de la COVID-19, et le virus de la grippe.

En effet, ils ont constaté que les neutrophiles – le type de globules blancs le plus abondant du corps humain – explosent lorsqu’ils se lient à de tels agents pathogènes recouverts d’anticorps et libèrent de l’ADN, ce qui crée une toile collante qui agit comme un filet.

Ces résultats, publiés en ligne dans la revue Proceedings of the National Academy of Science, sont importants, car on sait peu de choses sur la manière dont les anticorps neutralisent les virus dans les voies respiratoires.

La découverte influencera la mise au point et l’administration de vaccins, notamment de vaccins sous forme d’aérosols et de pulvérisateurs nasaux qui pourraient aider le corps à combattre les infections avant même qu’elles ne se développent.

« Les vaccins stimulent la production des anticorps présents dans les poumons, qui sont le premier type d’anticorps que rencontrent les virus pulmonaires ou respiratoires, comme ceux de la grippe et de la COVID-19 », explique l’auteur principal de l’étude, Matthew Miller, professeur agrégé au Michael G. DeGroote Institute for Infectious Disease Research et au Canada’s Global Nexus for Pandemics and Biological Threats de la McMaster University. « Les mécanismes qui permettent de stopper l’infection à l’endroit où l’agent pathogène pénètre dans le corps peuvent prévenir la propagation de cet agent et les complications graves. »

Par comparaison, les vaccins injectables sont conçus pour renforcer la présence d’anticorps dans le sang, mais ceux-ci ne sont pas aussi abondants à l’endroit où débute l’infection.

« Nous devrions sérieusement envisager d’administrer la prochaine génération de vaccins contre la COVID-19 par voie respiratoire », précise Hannah Stacey, étudiante de cycle supérieur au laboratoire Miller, auteure principale de l’article et lauréate d’une importante bourse d’études nationale de la Société canadienne pour la virologie pour son travail sur la COVID-19. « Cela dit, à l’heure actuelle, peu de vaccins visent à stimuler une réaction des muqueuses. »

« Si l’objectif est de stimuler la production d’anticorps dans le sang, alors oui, l’injection est la meilleure solution, mais si l’on veut beaucoup accroître la présence des anticorps dans les voies respiratoires, alors il faudrait se tourner vers les aérosols ou les pulvérisateurs », ajoute-t-elle.

Les chercheurs nous mettent toutefois en garde : si le mécanisme du corps qui s’apparente à une toile d’araignée peut s’avérer hautement bénéfique, il n’a pas que de bons côtés. En effet, si le développement de la toile devient incontrôlable, il peut en résulter de l’inflammation ou d’autres maladies.

Ils expliquent par exemple que, dans les premières vagues de la pandémie – avant la vaccination –, ces pièges extracellulaires (neutrophil extracellular traps ou NET) ont été observés dans les poumons de certains patients et ont causé à ces derniers des difficultés respiratoires.

« Une réaction immunitaire censée vous protéger peut vous causer du tort si elle n’est pas correctement contrôlée », indique Matthew Miller. « Il est important de comprendre l’équilibre du système immunitaire. Si vous avez beaucoup d’anticorps avant d’être infecté, il est fort probable que cela vous protègera. À l’inverse, si c’est l’infection qui stimule la production de ces anticorps, cela pourrait entrainer des complications. »

Le présent article a été republié avec l’autorisation de la This link will take you to another Web site McMaster University.

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