Certains composés utilisés pour éteindre les incendies sont nocifs pour la vie aquatique

Une nouvelle étude menée à la University of Guelph révèle que la toxicité des additifs aqueux couramment utilisés par les pompiers pour éteindre les flammes varie beaucoup et que certains de ces additifs peuvent causer de graves dommages aux plantes aquatiques et aux poissons.

Cette étude est la première à examiner les effets des additifs aqueux de nouvelle génération qui sont couramment utilisés dans la lutte contre les incendies résidentiels et industriels.

Il est maintenant pratique courante pour les services d’incendie municipaux de mélanger des additifs à l’eau des bornes d’incendie avant d’arroser les flammes. Ces additifs transforment l’eau en un gel ou une mousse qui adhère mieux aux surfaces verticales et qui aide à ralentir l’évaporation, ce qui aide à étouffer les flammes plus rapidement et empêche les feux de se rallumer.

La première génération de ces produits chimiques contenait des composés perfluorés qui persistent dans l’environnement pendant des décennies et s’accumulent dans les espèces aquatiques et terrestres. Les produits de nouvelle génération sont exempts de fluor, et bien qu’ils ne persistent pas dans l’environnement, on n’a pas encore évalué la menace qu’ils pourraient poser pour la vie aquatique.

« Nous savions que ces additifs sont efficaces pour éteindre les incendies plus rapidement que l’eau courante, mais nous voulions savoir ce qui pourrait arriver si ces produits s’écoulaient dans les cours d’eau, indique le professeur Ryan Prosser, qui a participé à l’étude avec des collègues de la School of Environmental Sciences. Étant donné qu’ils ne disparaissent pas par magie après un incendie, ils finissent par aboutir dans les ruisseaux et les nappes souterraines. »

L’étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Ecotoxicology, consistait à tester six additifs couramment utilisés afin d’en évaluer les effets sur la puce aquatique, l’éphémère, la lentille d’eau, la lampsile fasciolée et la truite arc-en-ciel, puis à comparer leur toxicité.

Les chercheurs ont testé les additifs à diverses concentrations afin de reproduire différents scénarios d’utilisation et en ont évalué les effets sur différentes espèces aquatiques.

Ils ont constaté de fortes variations dans la toxicité des substances. Par exemple, les tests menés sur la puce aquatique dans des plans d’eau peu profonds et sur la truite arc-en-ciel ont révélé qu’il était peu probable que l’additif Eco-Gel soit nocif, alors que l’additif F-500 serait probablement hautement toxique pour les deux espèces.

« L’un des constats les plus surprenants de l’étude est la forte variation dans les effets, indique Ryan Prosser. Comme ces additifs aqueux étaient constitués de composants semblables, nous ne nous attendions pas à ce qu’il y ait une telle variation. Nous avons constaté des différences de l’ordre de un à mille. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les fabricants sont uniquement tenus de donner la liste des composants généraux de leurs produits et non pas des ingrédients précis », ajoute-t-il.

« Le manque d’information sur les composants de chaque mélange exclusif est un obstacle important lorsque l’on cherche à expliquer les variations dans la toxicité observée. »

Il espère que les services d’incendie au pays retiendront de l’étude qu’il existe de nombreux additifs et que le degré de toxicité pour le monde aquatique varie d’un produit à l’autre.

« À supposer que tous ces produits soient égaux en ce qui concerne leur capacité d’éteindre les incendies, nous espérons que les services d’incendie envisageront d’utiliser les produits qui sont les moins toxiques pour la vie aquatique. »

Cette étude a été financée par une subvention à la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

Cet article a été traduit et publié avec la permission de la This link will take you to another Web site University of Guelph.

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